JOUR ZÉRO

Sémantique 

En Asie, tout est question de sémantique. Le rez-de-chaussée est situé au niveau 1. A l’est du continent, les hôtels passent directement du troisième au cinquième étage. Et la quarantaine n’est pas, comme chez nous, une "quatorzaine" mais une "seizaine". Où plus exactement une "quatorzaine" de … seize jours puisqu’elle comporte un Jour Zéro et un Jour +1. 

Dans l’échelle des grandes épidémies et des pandémies de l’Histoire, le SARS-Cov2 reste un nain comparé à la grippe espagnole de 1919,  le choléra de 1817 ou, seuls les plus anciens s’en souviennent, la peste athénienne de -426 avant JC (Jean Casteix ?). Mais, au royaume de Thaïlande, tout corps étranger qui pénètre en son territoire, aussi sain soit-il est considéré comme porteur du virus tant craint et donc traité, à priori, avec les mêmes égards qu’un malade d’Ebola en phase 4 ou qu’un pestiféré constellé de bubons.

Dès l’aéroport, on ressent le choc. Le personnel est, de pied en cape, plastifié, enrubanné de couches et de sous-couches de protection tels les fameux ликвидаторы (ikvidatory pour les noms Russophones), les liquidateurs de la centrale de Tchernobyl. Nous aurait-on menti ? Serions-nous, après un séjour en Europe, tout souillés, corrompus empuantis dans les tréfonds de nos pores par la maladie

De fait, il s’agit juste du fameux principe de précaution appliqué à son paroxysme. Durant une seizaine, je serai assimilé pesteux, intouchable, plus tout à fait humain. «Un seul poisson pourrit tout panier. » dit un vieil adage siamois.

DAY ZERO

Semantics

 

In Asia, all is about semantics. Ground floor is located on level 1. In the Far-East, hotels go directly from the third to the fifth floor. And a quarantine is not like in the West a time lapse of fourteen but... sixteen days. Or more acurately a period of ... sixteen days that includes a Zero Day and a +1 Day.

 

In the scale of the great epidemics and pandemics of History, SARS-Cov2 remains a midget compared to the 1919 Spanish flu, the 1817  cholera or, only the eldest remember, the Athenian plague of - 426 BC.  But in the Kingdom of Thailand any foreigner entering the sacred territory, healthy or not, it is considered as a potential carrier of the virus. Therefore, he is managed, “ a priori”, as an Ebola patient in stage 4 or a plague studded with buboes.

 

A Bangkok Suvarhamburi airport, you feel it right away. Staff is litteraly plasticized, wrapped, head to toe,  in layers and protective underlays as the famous ликвидаторы (ikvidatory for non Russian-speakers), the liquidators of the Chernobyl plant. So I just wonder  : have we been misled on purpose ?  Have we been soiled, corrupted and stank of the disease in the Western world ?

 

In fact, it is just the famous so called precautionary principle scrupulously applied. During a quarantine, I will be assimilated as a plague, untouchable, no longer human.  According an old Siamese saying  “One fish rots any basket."

NB This blog is mostly for French speakers. This is just a basic “pidgin” international English version. Apologies for slip up.