DAY 12 : 


Et si on parlait bouffe…

 

 La nuit dernière, j’ai rêvé d’aspics d’œufs à l’estragon, de tronçons de lamproie « à la rochelaise » avec sa mayonnaise au citron, ses asperges vertes, ses petites pois et ses carottes nouvelles. Puis mes songes se sont peuplés de plateaux de fromages décorés d’herbes fraîches et de fleurs de printemps, avec les munsters qui luttent contre les maroilles pour se faire entendre des narines. J’ai soudain vu apparaître un Crozes-Hermitage, sang de taureau sacrificiel, épais, vivifiant romain et un Meursault-Perrière des Comtes Laffont, sec, gras, aérien, avec des notes minérales discrètes et des accents de tilleul et d'agrumes envoûtants. Des vins d’une beauté dépouillée, sans esbroufes mais grands de cette simplicité formelle.

 

 Puis, un furtif coup de sonnette a brisé la magie. Devant ma porte, une barquette en polystyrène rigide emplie d’une gloubi-boulga de fromage blanc et de fruits industriellement découpés.

 

  L’enthousiasme culinaire des premiers jours n’est plus. On mange mal en quarantaine. Les noms, sur le menu, sont prometteurs. Mais dans l’assiette, une variante triste et banale de la grande bouffe, de ces nourritures qui font mourir au petit feu des grandes calories et « creuser nos  tombes avec des dents.» 

 

 Car point de fraîcheur, de croquant des légumes, d’explosion des arômes dans les palais. Ces  aliments sont ultra transformés , produits artificiels, fabriqués par l’homme à partir d’une recombinaison d’ingrédients, pauvres en micronutriments protecteurs et riches en calories. Mais des calories « vides », sous-entendu vides de micronutriments.

 

 Seule solution, le jeûne, au moins pour le dîner, qui sinon, acidifie, agresse, martyrise l’estomac. Et prendre son mal en patience. Plus que deux jours avant la grande évasion.







DAY 12 


 Haute cuisine

 

Last night, I dreamed about crayfish soup tartines of foie gras, truffles, and lard ; another soup of cucumbers and squab, tart of calf’s brains,  sea urchin omelet, stew of suckling pig, slow-cooked in a red-wine sauce thickened with its own blood,  mille-feuille of puff pastry sandwiches with sardines and leeks, crispy breaded asparagus, pistachios, meringues and  macaroons. And last but not least, a vintage bottle of Lacryma Christi, a 80-year-old brandy and some Havana Churchills and  Hoyo de Monterrey.

 

Then, ding ! dong ! The doorbell broke the magic. In front of me, here's a polystyrene tray filled with a mishmash of yogurt and industrially cut fruit. Simply disgusting.

 

     I do confess. Relating “cuisine”, the early days “feeling groovy” mood is no longer there. So far, I have eaten poorly in quarantine. Menus are promising.  But dishes are disappointing and even dangerous.  They are 100% made of transformed food that go beyond the addition of salt, sweeteners, artificial colors and preservatives that promote shelf stability, preserve texture and increase palatability. Roughly speaking : these kind foods that "dig our graves with teeth." 


There is no freshness, no crunchy vegetables, no explosion of flavors in the palate. All foods are not processes but ultra processed with  artificial products, man-made from a recombination of ingredients, poor in protective micronutrients and rich in calories. 

 

The only only solutionis  fasting, at least for dinner. Stomach is getting funny, attacked,  martyrized  by junk food. But no time to give up.  Only two days to go before the Great Escape.



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