Jour -1
Stress et soumission
La littérature représente souvent l’aéroport comme le lieu de tous les possibles, le lieu de l’envol et de l’oubli. Ou, c’est selon, un non-lieu ou l’on passe sans s’y arrêter, où tout passe très vite et où l’on a l’impression que rien ne se passe.
En ces temps de pandémie, l’aéroport est devenu un empire de stress et de soumission. En entrant dans ce lieu, nous acceptons de nous plier, aux règles qui érigent l’intégralité́ de cet espace qui se propage aussi bien sur terre que dans les airs. Sous forme d’écriteaux, de questionnaire, de contrôles, de fouille, de rappel verbaux, de sautes d’humeurs de petits chefs ou d’employés zélés.
A l’aéroport Roissy- Charles de Gaulle, la jeune Antillaise chargée de scruter l’épais dossier où sont rassemblés les documents nécessaires au vol Paris-Zurich-Bangkok se sent investie d’un pouvoir quasi divin, de vie ou de mort, sur le cochon de PAX que je suis à ses yeux. Car on ne dit plus passager.
Dans l’aéroport, le corps est traité comme une donnée. Le voyageur n’est qu’une série de chiffres pour celui qui le contrôle. Le matricule KY6P4C 7242321361182 passe donc un vol sans encombre entre Paris et Zurich. Écharpe en laine orné d’un discret monogramme LV (320 €), élégant blouson Moncler Monjoie (3980 €), de sneakers argent chromé et blanc, Adidas for Prada (450 €) mes voisins sont originaires de Sevran et ont pour destination finale Dubaï. Je ne leur ai pas demandé ce qu’ils faisaient dans la vie.
Le vol Zurich-Bangkok, en classe affaires est une parenthèse enchantée : lit plat, oreiller épais, cocktail yuzu champagne et mignardises. Avant l’épreuve le corps avait besoin de chatteries.
DAY - 1
Stress and submission
Literature emphasizes airport as an ocean of possibilities, a place for flying and oblivion. Or a so-called “non-place” where you might stop by but you never really stop. There, time flies amazingly fast but nothing is actually happening.
In this age of pandemic, airports have merely become hot spots of stress and submission. Entering there you do agree to comply with complex and funny rules : signs, questionnaires, checks, searches, verbal reminders, mood swings from middle managers or zealous employees.
At Roissy -Charles de Gaulle airport, a young French West Indian female officer meticulously scrutinizes the thick file where the documents necessary for the Paris-Zurich-Bangkok flight are gathered. Cranky and surly, she obviously enjoys her magic power. She has in her hands the fate of the damned PAX, I represent. No longer a passenger.
In airports, human beings are managed as data. Travelers are just a series of numbers for the one in charge. Nevertheless, number KY6P4C 7242321361182 has a smooth flight between Paris and Zurich. Wool scarf adorned with a discreet LV monogram (€ 320), dressed up with an elegant Moncler Monjoie jacket (€ 3,980) and silver chrome and white sneakers, Adidas for Prada (€ 450) my neighbors are from Sevran, an infamous Paris surbub. Their final destination is Dubai . But I haven’t asked them what they do for living.
The Zurich-Bangkok flight in business class is an enchanting break: flat bed, thick pillow, yuzu champagne cocktail and sweets. Before the quarantine, my body needed this pampering and spoiling moment.
NB This blog is mostly for French speakers. This is just a basic “pidgin” international English version. Apologies for slip up.
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